Newsletter avril 2021 : Editorial

Traduisant une partie des propositions issues du travail des 150 membres de la Convention Citoyenne, la loi “climat et résilience” est le fruit d’un processus historique de démocratie participative appelé de ses vœux par le Président de la République en 2019. Structuré en six parties (Consommer, Produire et Travailler, Se Déplacer, Se Loger, Se Nourrir, Protection judiciaire de l’environnement), le projet de loi revêt donc un potentiel indéniable pour franchir une étape supplémentaire vers une société plus écologique et plus résiliente. 

Ce texte vise à apporter des changements culturels majeurs en s’articulant autour de deux objectifs. D’une part, il vise à généraliser le sujet de l’écologie dans nos vies. La responsabilisation collective sur les sujets environnementaux passe aussi par une prise de conscience individuelle. D’autre part, Emmanuel Macron l’avait rappelé dans son discours du 29 juin dernier, il s’agit de “remettre l’ambition écologique au cœur du modèle productif”, une réflexion indispensable pour rendre notre économie plus résiliente.  

Je suis persuadé que nous pouvons encore renforcer l’ambition du texte afin de construire un modèle de développement plus juste et plus soutenable. Cette loi doit s’inscrire dans une démarche volontariste, avec des propositions décisives pour l’atteinte de nos objectifs climatiques à horizon 2030 et 2050.  

Je vois également cette loi comme une opportunité majeure pour consolider la position française dans la diplomatie climatique européenne et internationale, avec des mesures fortes pour permettre à la France de respecter la trajectoire de diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) fixée par l’Accord de Paris. Une trajectoire donc l’objectif de réduction s’est vu rehausser de -40 à -55% des émissions de GES d’ici 2030 dans le cadre d’un accord européen en décembre 2020. Au-delà du respect de nos objectifs climatiques, je pousserai, avec d’autres collègues, pour que nous soyons extrêmement ambitieux afin que ce texte positionne la France à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. 

Ayons une consommation réfléchie et maîtrisée de nos ressources et de l’énergie. Par exemple,  nous pourrions généraliser rapidement le dispositif du “Oui pub”. Les prospectus publicitaires distribués dans nos boîtes aux lettres sont à l’origine de 800 000 tonnes de CO2 chaque année, sans parler de la consommation de ressources naturelles et du problème des encres. Pourtant, la grande majorité de ces publicités finit à la poubelle sans être lue.  

De la même façon, je souhaite que nous ayons une réflexion plus globale autour de l’encadrement des promotions publicitaires. Au-delà d’une simple interdiction de la publicité pour les énergies fossiles tel que le propose le texte actuel, nous pourrions mettre en place une meilleure progressivité de l’interdiction des formes de promotion. Les prochaines interdictions de mise sur le marché de produits et de services nocifs pour l’environnement pourraient être anticipées à travers une interdiction de publicité, a minima deux ans auparavant.  

Ce texte “climat et résilience” ouvre de nombreuses possibilités pour la relance de notre pays et la promotion d’une écologie de l’accompagnement et de l’incitation plutôt qu’une écologie de la contrainte. Développons le télétravail, repensons notre rapport à la mobilité, à la consommation et à l’alimentation tout en mettant l’accent sur la préservation de la biodiversité et des espaces naturels. 

J’espère que la loi “climat et résilience” sera l’occasion de dépasser la tentation de faire de l’écologie un objet de politique politicienne. Je crois profondément que les sujets environnementaux peuvent faire l’objet de consensus qui nous permettent de dépasser les clivages partisans. 

 

Jean-Charles Colas-Roy, responsable de la coalition transition écologique et député de l’Isère.

8 réflexions sur “Newsletter avril 2021 : Editorial”

  1. Bonjour
    pour que “ce texte positionne la France à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. ” je souhaite participer à la rédaction de ce qui devra être fait pour lutter contre l’érosion de la biodiversité, en profitant de l’expérience que j’ai acquise pour la biodiversité des forêts, des étangs et des oiseaux aquatiques.

  2. CHATELET FREDERIC

    IL ME SEMBLE QUE “LA TRANSITION ECOLOGIQUE EN MARCHE” NE PEUT ETRE DEVELOPPEE ENCORE DAVANTAGE…
    MERCI POUR VOTRE LETTRE SI PERTINENTE QUI EST TRÈS EFFICACE.
    CEPENDANT, N’ATTENDEZ ABSOLUMENT PAS DES PROJETS QU’ILS PUISSENT ÊTRE MIS EN CHANTIÉ DANS DIX ANNÉES !
    JE SUIS D’ACCORD AVEC VOUS…
    INVESTISSEZ-VOUS AU MAXIMUM DE CHEZ MAXIMUM…

  3. Fabienne GERSTNER-RIEWER

    Il y a actuellement sur le site FUN MOOC.fr un cours extrêmement complet et formateur dont l’intitulé est :”Stocker du carbone dans les écosystèmes ; de l ‘ enjeu global aux enjeux pour les territoires.”
    Je l’ai commencé et il est élaboré par l’ADEME.
    Il faut un peu s’accrocher mais nos Com com ont obligation par exemple de faire un diagnostic sur le stockage de carbone dans le cadre du PCAET, plan climat air énergie dans les territoires. (Fabienne AL LRem pays de Bitche)

  4. Vincent MATHIEU

    Je suis entièrement d’accord avec vous quand vous déclarez ”Je suis persuadé que nous pouvons encore renforcer l’ambition du texte afin de construire un modèle de développement plus juste et plus soutenable.”
    Et je suis prêt à vous aider et à relayer en Alsace les efforts et les actions à entreprendre dans ce sens.

  5. Et voilà. Alors le programme est lâché. Que de l’incitatif? Est ce qu’on éduque juste avec de la carotte et sans bâton? Assurément non. Est ce qu’on fait respecter les lois juste en disant que ce serait bien de les suivre, et sans dire qu’il y a un devoir contraignant? Non encore une fois. Je voterai toujours LREM comme il y a 5 ans. Mais l’écologie et ce parti c’est un ménage raté, un éléphant qui accouche d’une souris.
    Bref, vous avez mon soutien mais tellement triste de cette mollesse sur ce sujet tandis que je vois bien de la fermeté sur d’autres sujets.

Répondre à CHATELET FREDERIC Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour haut de page

Newsletter L'Union fait le Climat

Inscrivez-vous à la newsletter L'Union fait le Climat pour être au courant de toutes nos actions. Vous pouvez vous désabonner facilement à tout moment.